Prévu de longue date, ou tout du moins, organisé avant que l'annonce du licenciement sans préavis du soleil n'ait été rendue publique, mon petit séjour "trek cantalien" s'est déroulé le week-end dernier au départ du Lioran.
Au programme (initial) : 3 jours de randonnée en autonomie dans le plus vaste stratovolcan d'Europe (oui, c'est toujours bon de rappeler que chacun est toujours le premier quelque part si on choisit les bonnes catégories), avec des journées de 6 à 8h de marche et 1300 à 1800m de dénivelés quotidiens. Chouette !
Oui, mais voilà : à force de chercher à faire des économies sur tout et n'importe quoi, de délocaliser la production à tour de bras quitte à rogner sur la qualité, nos multinationales préférées ont bradé notre bon vieux soleil pour un obscur concurrent implanté dans un coin éloigné de la marge orientale de la voie lactée, un endroit où les normes ne sont pas aussi regardantes en matière de qualité de la lumière. Nos politiques, aveuglés qu'ils étaient par la promesse d'une réduction du nombre de cancers de la peau, n'y ont vu que du feu et ont laissé faire sans ciller. Bref, le soleil, l'été (et même avant ça, le printemps), la chaleur, les lunettes à verre fumé, tout ça c'est fini.
C'est donc par une température clémente de 2°C et une pluie seulement interrompue par quelques flocons que nous nous sommes élancés, un petit groupe de 7 marcheurs et moi, en ce beau jour du 17 mai.
(Vallée de Mandailles : 2 photos prises au plus beau moment du week-end)
Vous l'aurez compris, il a fallu s'adapter pour survivre... Même équipés de façon adéquate, la pluie drue, froide et ininterrompue a fini par transpercer les plus épaisses carapaces, la neige mouillée est parvenue à détremper les chaussures en gore-tex et l'humidité ambiante a réussi à atteindre jusqu'aux slips des participants. La seule chose qui n'ait été écornée, c'est le moral d'acier et la bonne humeur du groupe, ouf !
Ci-dessous, quelques images (peu) de cette équipée sauvage. Pour compléter cet aperçu, je vous conseille de placer face à vous votre plus puissant ventilateur, tout en demandant à votre moitié de vous arroser copieusement à l'aide du tuyau d'arrosage. Cerise sur le gateau pour plus de réalisme : trempez vos pieds dans une cuvette d'eau froide, et demandez à votre partenaire (qui en sera ravi/ravie j'en suis sûr) de vous jeter en même temps quelques glaçons à la figure. Vous voici en condition.
Vous vous apercevrez au passage que pour sauver les troupes, notre guide nous a trouvé un joli petit préau en béton pour "planter" les tentes à l'abri des assauts du mauvais temps. Grâce lui soit rendu, j'ai pu dormir dans un duvet sec ! Le deuxième effet kiss cool : comme on a raccourci le parcours, on a pu voir la grande finale européenne ASM - Toulon sur un écran minuscule dans un bar improbable. Je ne ferai pas de commentaire sur le résultat !